Comment allier limites et autonomie ?

par Jeanne Ribierre, Psychologue
Entre 18 et 24 mois, la période des comportements agressifs est combinée avec celle de l’autonomie. Il va donc falloir faire en sorte que ces deux périodes, nécessaires au développement de votre enfant, cohabitent le plus sereinement possible. L’objectif sera donc de poser des limites à votre enfant tout en lui permettant de découvrir son autonomie.

De l’importance des limites

Nous vous avons expliqué l’importance de poser des limites et de définir un cadre à votre votre enfant dans cet article:  Pourquoi poser des limites aux enfants ?. Cela est nécessaire pour son développement personnel et pour la construction de son lien avec la société. Mais il n’est pas toujours évident de poser des limites à votre enfant. Notre article Comment poser des limites à son enfant ? vous y aidera.  Cependant, il arrive un âge où le challenge prend une autre ampleur ! Voici nos conseils pour poser des limites sans entraver ce besoin d’explorer et de faire seul.

Comment allier limites et autonomie ?

Poser des limites à votre enfant ne signifie pas lui dire « non » à chaque intention qu’il peut avoir. Pour ne pas le frustrer en permanence, on peut faire en sorte qu’il mette en application l’autonomie, qu’il acquiert progressivement, en posant quelques règles simples. En parallèle, il est important d’adapter la maison en fonction de lui. Par exemple, mettez les objets fragiles en lieu sûr et laissez-le ainsi explorer sans avoir peur qu’il casse quelque chose. Car, sachez que la frustration seule n’apprend pas l’obéissance.

À cet âge, votre enfant veut souvent « faire seul ». Donnez-lui alors les moyens de faire les choses par lui-même. Et de contrôler la situation mais dans un cadre que vous posez. Par exemple, s’il lui est interdit de traverser seul la route, vous pouvez lui dire qu’il peut, en vous donnant la main, donner le signal lorsque vous pouvez traverser.

Donner des alternatives

Votre enfant ne sait pas réguler ses émotions. Les limites qu’on lui impose concernant son agressivité doivent donc être accompagnées d’une alternative. Par exemple, lorsque votre votre enfant vous tape, vous pouvez lui dire « il est interdit de taper maman/papa/une personne. Maman aussi n’a pas le droit de taper quelqu’un. En revanche, je vois que tu as besoin de te défouler/ que tu es en colère, alors tu as le droit de taper dans ton ballon ! ».

Si votre enfant est en train de faire une « bêtise » ou de se mettre en danger, adressez-lui une demande : « pose ce couteau », et laissez-lui un temps de réflexion pour qu’il puisse exercer son autonomie et répondre à votre demande sans que vous fassiez usage de la force (lui enlever le couteau des mains). Renouvelez votre demande si besoin et attendez qu’il pose l’objet. Vous pouvez ensuite le féliciter d’avoir obtempéré et lui expliquer pourquoi vous lui avez demandé cela. Puis, une fois la limite posée, la faire suivre d’une autorisation  : « tu peux utiliser ce petit couteau qui est spécialement pour toi car tu ne risques pas de te faire mal avec ».

En conclusion, limiter le champ d’action de votre enfant ne veut pas dire le réduire à néant, il est donc important d’adapter son environnement pour qu’il puisse l’explorer en sécurité, et de garder en tête que l’autorité c’est coupler des interdits avec des autorisations. Ces alternatives sont le début de l’apprentissage de la souplesse psychique : « je ne peux pas faire ça comme ça, mais je peux m’y prendre comme ça ».

Jeanne RIBIERRE – Psychologue spécialisée en périnatalité

www.jeanneribierre.fr

par Jeanne Ribierre, Psychologue

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