re petit enfant devient grand et il sait comment vous pousser à bout ! Mais vous ne savez pas s’il est encore trop jeune pour faire preuve de fermeté et d’autorité envers lui ? On vous guide et on vous explique pourquoi poser des limites aux enfants est très important.

Qu’est-ce que les « limites » ?

Ce qu’on appelle les « limites » sont des consignes données par les parents dans l’intérêt de leur enfant. Il en existe deux types :

  • Les interdits absolus : ils sont liés à la notion de danger (ne pas taper, ne pas traverser seul,…)
  • Les règles éducatives (heure du coucher, etc.)

C’est à vous parents d’instaurer et d’apprendre à votre enfant qu’il existe des limites à ses actions, à ses désirs. Ce n’est pas inné, c’est bel et bien un apprentissage qui se fait au sein de la famille. Et les institutions (crèche, école) ne doivent en faire que des rappels (pour les interdits absolus).

Quand devons nous commencer à les poser ?

Vous saurez juger quand il sera utile pour votre enfant de les instaurer, au fur et à mesure de son développement. En général, c’est autour de l’âge de 2 ans, quand l’enfant acquiert une certaine autonomie, que les premières limites apparaissent.

Faites attention tout de même à ne pas exiger des choses impossibles selon l’âge de votre enfant… Par exemple, s’il a moins de 3 ans, il ne saura pas ranger sa chambre seul ! Inutile de le lui imposer donc.

Pourquoi poser des limites aux enfants ?

Les limites sont impératives pour le développement de votre enfant et sont même un facteur d’épanouissement.

  • Un enjeu de sécurité intérieure

Votre enfant est soumis à ses désirs, à ses pulsions et il n’a aucun contrôle dessus, il n’a pas de limite « intérieure ». Il veut tout, tout de suite et ses désirs peuvent générer angoisse et culpabilité.  Bien souvent, cette agitation intérieure est stoppée par une manifestation extérieure (votre enfant trop excité finit par tomber de sa chaise). Il intègre alors petit à petit que son agitation intérieure doit être canalisée sinon il sera à nouveau stoppé.

Les limites interviennent exactement de la même façon. Les limites extérieures (des règles qui viennent de l’extérieur pour votre enfant) données par l’adulte vont soulager angoisse et culpabilité de votre enfant en lui apprenant qu’il n’est pas tout puissant, qu’il ne décide pas de tout : les limites sécurisent l’enfant ! À force de lui répéter les limites, votre enfant va les intérioriser.  C’est-à-dire que petit à petit, il va intégrer la limite et ainsi apprendre à gérer seul ses nouvelles compétences. Eh oui, les limites favorisent l’autonomie de votre enfant !

  • Maintenir une confiance en l’adulte

Par ailleurs, l’enfant a besoin de tester l’adulte et de s’assurer qu’il est suffisamment solide même lorsqu’il est « attaqué ». Si l’adulte répond en posant une limite, en recadrant l’enfant, celui-ci sera rassuré et en confiance. Certains enfants auront davantage besoin de tester l’adulte et répéteront ce comportement. Il est important que l’adulte soit constant dans sa réponse. Posant à chaque fois la limite pour rassurer votre enfant qui est un peu plus anxieux qu’un autre.

  • Gérer frustration et vie en collectivité

Les limites permettent aussi d’apprendre à tolérer la frustration et qu’il existe des interdits sociaux, des règles de collectivité, des règles de savoir-vivre… Plus votre enfant y sera confronté tôt, plus il sera à l’aise dans la socialisation. La désillusion d’une toute puissance peut être très frustrante et générer de la violence chez l’enfant ou chez l’adolescent qu’il deviendra.

Différencier autoritarisme et autorité

L’autorité parentale s’exerce dès la naissance de l’enfant et se développe en même temps que lui et que ses besoins évoluent. L’autorité parentale est nécessaire car un enfant n’est pas en mesure de savoir ce dont il a besoin et le parent doit l’accompagner tout au long de son développement pour lui apprendre à être autonome et s’épanouir. Elle doit donc toujours être exercée dans l’intérêt de l’enfant.

L’autorité requiert une certaine obéissance. Mais il ne faut pas confondre obéissance et soumission. L’autorité engendre l’obéissance alors que le pouvoir engendre la soumission.

Pour vous assurer que vous êtes dans le champ de l’autorité, gardez en tête qu’elle n’est pas toujours couplée aux interdits, mais au contraire, qu’elle sous-tend des autorisations. Si ce n’est pas le cas, c’est que l’on est davantage dans l’autoritarisme. C’est être intrusif, contrôlant, exiger la soumission de l’enfant sans bonne raison, exercer un pouvoir, faire usage de la force ou de la séduction (chantage).

Un enjeu qui viendra se rejouer à l’adolescence…

Loin de nous l’idée de vouloir vous effrayer, mais les enjeux des limites se joueront de nouveau à cette période-là ! L’agressivité et les attaques de l’adolescent visent à vérifier que l’adulte est bien une personne sur qui l’on peut compter en cas de besoin et qu’il ne s’effondre pas. De même, l’adolescent fait face à de nouvelles angoisses (changement du corps, passage dans le monde adulte) et les limites auront le même effet d’apaisement et de gestion d’une autonomie nouvelle que pour votre enfant. Oui, l’adolescence, c’est un peu une deuxième naissance !

Vous savez maintenant pourquoi poser des limites aux enfants. Posez donc des limites fermes mais bienveillantes à votre enfant. Et si vous ne savez pas comment vous y prendre, notre article Comment poser des limites à son enfant ?, devrait vous aider.

par Jeanne Ribierre, Psychologue

En difficulté dans cette étape ?

Ne vous inquiétez pas.

Ce n’est pas l’âge mais bien l’acquisition des étapes qui comptent pour le bon développement de votre enfant !

Revenons à l’essentiel pour fortifier
les acquis de votre enfant.

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