Le sommeil partagé ou cododo

par Emmanuelle, infirmière puéricultrice
Le sommeil partagé ou cododo sont peut-être des termes que vous avez déjà entendus. Mais concrètement qu’est-ce que cela signifie ? Comment le mettre en place ? Et surtout, à quoi cela sert-il ?

 

Parlons d’abord sommeil du nourrisson

Pendant presque 9 mois, votre bébé a dormi au chaud, contenu et bercé au creux du ventre de sa maman. Les bruits du corps maternel, sa voix et celle du co-parent, la vie familiale l’ont accompagné jour après jour, nuit après nuit…

A sa naissance le bébé découvre un tout autre univers. On attend alors bien souvent qu’il dorme seul et dans son lit. Quel changement !

Si un bébé n’a absolument pas besoin d’apprendre à dormir (cela fait 9 mois qu’il dort !) il devra en revanche s’habituer à dormir seul. Certains bébés y arriveront très bien, d’autres auront besoin d’un peu d’aide et d’accompagnement. Certains bébés auront besoin d’être portés, bercés ou tout simplement rassurés par la présence de l’un de leur parent.

 

Qu’est-ce que le cododo ?

Le sommeil partagé ou cododo (ou co-sleeping) définit le fait que  le bébé dorme dans la même chambre que ses parents, voire dans leur lit.

D’un point de vue historique, il est intéressant de savoir que le sommeil partagé est une pratique ancestrale, qui n’a disparu de nos habitudes occidentales que depuis le 19ème  siècle environ. Il est d’ailleurs encore pratiqué dans de nombreuses cultures. Mais depuis quelques années, le cododo semble revenir dans les habitudes ou du moins être de moins en moins tabou.

 

Pourquoi pratiquer ou non le sommeil partagé?

Parfois cette décision est évidente, même avant la naissance. Le besoin de « surveiller » le sommeil du bébé, la peur de la séparation, le refus de laisser le bébé seul… pour ne citer que quelques raisons.

Dans d’autres cas, la décision de garder bébé dans la chambre parentale peut survenir en réponse à une situation particulière. Les nuits entrecoupées, la difficulté du bébé à dormir seul, la fatigue, la peur de la mort subite du  nourrisson…

Toutes ces raisons sont valables et surtout légitimes.

De même pour certains parents, le sommeil partagé ne sera pas envisagé ou désiré. De nombreuses raisons peuvent expliquer ce choix qui est aussi légitime et recevable.

 

Quels sont les avantages du sommeil partagé ?

A condition qu’il soit effectué dans des conditions sécuritaires (que nous présenterons plus loin dans cet article), le sommeil partagé présente de nombreux avantages.

  • Diminuer le risque de mort subite du nourrisson
  • Limiter les risques d’apnée du sommeil
  • Favoriser et prolonger l’allaitement maternel, notamment grâce aux tétées de nuit.
  • Facilite le sommeil du bébé
  • Facilite le sommeil parental
  • Rapidité d’intervention parentale en cas de besoin ou problème
  • Renforcer le lien affectif entre les parents et le bébé.

Notons que dans le cadre de la prévention de la mort inattendue du nourrisson, il est recommandé de faire dormir le bébé dans la chambre parentale (et non dans le lit) durant les 6 premiers mois de vie.

 

Le sommeil partagé a-t-il des inconvénients ?

Il existe effectivement quelques inconvénients

  • Si le bébé dort dans le lit de ses parents, il existe un risque non négligeable d’étouffement durant la nuit. C’est pourquoi il est préférable de suivre les précautions pour la pratique du sommeil partagé.
  • Le fait d’avoir le bébé dans la chambre parentale demandera aux jeunes parents de penser différemment leur intimité
  • Certains parents dorment plus difficilement avec leur bébé à proximité

 

Quelles sont les précautions à prendre pour pratiquer le sommeil partagé ?

Il est essentiel que le sommeil partagé se fasse en toute sécurité

  • Si bébé dort dans votre lit, il faudra impérativement retirer oreillers et couvertures pour éviter tout risque d’étouffement. Il est essentiel également que le matelas soit suffisamment ferme et que le bébé ne puisse pas glisser entre le matelas et les murs.
  • De même vous ne devez pas dormir dans le même lit s’il y a la moindre raison que votre vigilance soit altérée : maladie, consommation de certains médicaments, de tabac, alcool ou drogue.

 

Le lit adapté au sommeil partagé, une bonne idée?

En réponse à ces risques, l’usage d’un lit dédié au cododo semble une alternative à la fois pratique et sécurisante, offrant les avantages du sommeil partagé sans en avoir les dangers. Le bébé sera alors dans la chambre de ses parents et à proximité physique.

L’utilisation d’un berceau apporte également une rassurance physique au bébé. Ses dimensions inférieures à celles d’un lit bébé font que votre bébé pourra établir un contact avec les parois du lit. Tout comme il avait l’habitude de le faire contre les parois utérines. Cette contenance est rassurante.

Un lit spécial sommeil partagé offre une excellente solution pour permettre le sommeil partagé en toute sécurité.

 

Pour conclure,

Le sommeil, tout comme l’alimentation ou encore les principes éducatifs font partie des décisions essentielles et hautement émotionnelles qui jalonnent le chemin de la parentalité. Dans cette idée, il est important de garder à l’esprit qu’en matière de sommeil, les jeunes parents seront amenés à prendre des décisions, en réponses à leur vécu. Dans ce tableau se mêleront les besoins du bébé, les besoins de ses parents, la qualité du sommeil et des nuits qu’ils vivent ensemble. A chaque triade parents-bébé de trouver la solution de sommeil qui leur convient.

L’important est que chacun soit en accord avec cette décision. ET que le bébé puisse dormir en toute sécurité, physique et affective.

Le sommeil de l’enfant évolue. Le garder dans la chambre parentale sera souvent provisoire, en attendant qu’il soit autonome dans son sommeil ou que les nuits soient plus sereines. Il n’y a pas d’âge limite à la pratique du sommeil partagé. Les limites seront celles que vous aurez besoin d’établir, en fonction de vos besoins ou de ceux de votre bébé.

 

Si vous voulez plus d’informations sur le sommeil, n’hésitez pas à lire les articles suivants:

par Emmanuelle, infirmière puéricultrice

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