Le développement psychomoteur, support des apprentissages

Le mouvement a un impact important sur les apprentissages scolaires futurs. Bouger, c’est grandir, construire son cerveau et ses capacités mentales supérieures.

Notre cerveau se divise en deux parties :

  • L’hémisphère gauche qui traite le langage oral, le langage écrit, le raisonnement logique,
  • Et l’hémisphère droit qui traite les informations corporelles, le non verbal, les sensations, les émotions, la créativité et l’organisation.
  • Les fonctions sensorielles et motrices sont quant à elles portées par les deux hémisphères.

Ainsi pour accomplir une tâche complexe, ou comprendre une situation dans son ensemble, votre enfant doit utiliser l’ensemble de son intelligence et donc solliciter conjointement ses 2 hémisphères.

C’est ce qu’il se passe lorsque votre enfant passe par les différents niveaux d’évolution motrice, comme le retournement, le ramper, le 4 pattes, le chevalier servant. Il utilise et coordonne son côté droit et son côté gauche, créant ainsi des connexions entre ses deux hémisphères cérébraux.

De la sensori-motricité au cognitif.

Le jeune enfant utilise une boucle sensori-motrice pour faire de nouveaux apprentissages. En grandissant il va utiliser les fonctions supérieures du cortex et l’intégrer dans la boucle sensori-motrice pour devenir la boucle sensori-psycho-motrice.

Un enfant a donc besoin d’expérimenter avec son corps pour se représenter les notions.

La sensorialité occupe une grande place dans ce processus. Nous avons bien souvent un canal privilégié. L’enfant peut avoir besoin de toucher la lettre pour comprendre comment elle s’oriente dans l’espace ou encore de tracer cette même lettre dans du sable … Cela va lui permettre de créer de la comodalité (= faire du lien entre les différents sens) en alliant les sens visuel, tactile et auditif.

De même pour la compréhension du nombre et de la quantité, beaucoup d’enfants ont besoin de manipuler, compter sur leurs doigts, avant d’intégrer cognitivement ces notions.

Cette boucle sensori-psycho-motrice est soutenue par les différentes habilités psychomotrices comme le tonus, la latéralité, l’équilibre, les coordinations, l’espace, la flexibilité mentale…

Les apprentissages scolaires et les notions psychomotrices 

Comme nous l’avons vu, les différentes habiletés psychomotrices et leur bonne intégration sont nécessaires aux apprentissages scolaires.

L’apprentissage de la lecture est dépendant, en partie, des coordinations oculo-motrices (coordination entre les yeux et la main) et d’un système sensoriel, la vue, efficient. L’enfant doit également avoir intégré une bonne perception spatio-temporelle pour discriminer les lettres et leur ordre pour constituer des mots. La lecture a un sens de la gauche vers la droite mais aussi un rythme pour en comprendre le sens.

« Je regarde mon livre, je suis du doigt la ligne » : votre enfant utilise la coordination oculo-manuelle, qu’il a déjà exploré plus petit lorsqu’il regardait le hochet et ajustait son geste pour l’attraper. Nous vous parlons d’ailleurs de la coordination œil-main dans cette vidéo.

De même, l’apprentissage de l’écriture implique une bonne coordination de l’œil et la main, une prise du crayon ajustée, tout cela avec une posture stable et un schéma corporel bien intégré. La lettre a un sens, une forme, une orientation (haut/bas – droite/gauche) d’où l’importance de pouvoir bien s’orienter dans son propre corps pour pouvoir le translater sur les lettres. L’article A quoi sert l’intégration du schéma corporel vous en dira plus à ce sujet.

« J’écris une lettre comme le f ou le e ». Ces lettres présentent un croisement de l’axe. Cela demande à votre enfant une bonne connaissance de son corps et une perception de l’espace stable. C’est ce qu’il construit lorsqu’il vient attraper un jouet placé à sa gauche avec sa main droite, ou lorsqu’il se retourne. Il croise l’axe du corps.

L’apprentissage des mathématiques, des logico-mathématiques et de la géométrie

Il s’appuie sur les compétences psychomotrices telles que la perception de l’espace et du temps, la latéralité…  Votre enfant doit orienter, organiser et structurer son espace pour pouvoir classer, catégoriser et accéder à la logique afin d’exécuter des opérations mathématiques. Il utilise son corps pour compter sur ses doigts ou manipuler par exemple ceci afin d’établir une représentation mentale du chiffre et de la quantité. A partir de ce support corporel bien intégré, le calcul mental pourra se faire.

Cela demande de l’organisation, du rythme et de l’attention.

Dans l’apprentissage les notions de pouvoir (équipement moteur), de savoir (apprentissages), et de vouloir (désir) sont très fortes.

Le cerveau supérieur, siège des nouveaux apprentissages

Outre ses hémisphères droit et gauche, on peut également appréhender le cerveau avec une partie supérieure et une partie inférieure.

Le cerveau inférieur est archaïque et responsable des fonctions basiques comme respirer. Le cerveau supérieur, constitué du cortex cérébral et des aires cérébrales, est plus évolué. Il est le siège des processus mentaux plus complexes comme penser, planifier, contrôler le corps, réfléchir avant d’agir… tout ce dont on a besoin pour apprendre.

Enfin, la partie antérieure du cerveau, appelée lobe frontal, est une région du cortex particulièrement importante dans les apprentissages. C’est le siège des fonctions exécutives qui permettent d’analyser une situation, d’élaborer un plan d’action, de suivre ce plan et de vérifier.

Les fonctions exécutives sont des piliers fondamentaux des apprentissages

Elles se répartissent ainsi :

  • L’inhibition mentale permet à votre enfant de substituer à une réponse utilisée habituellement, une nouvelle façon de faire plus adaptée au nouvel apprentissage. Avant trois ans ces régions sont encore très immatures, l’enfant est donc physiologiquement « impulsif ». En grandissant, il va apprendre à maîtriser son corps et sa cognition pour inhiber certains comportements.
  • La flexibilité mentale amène la souplesse d’esprit et permet de pouvoir changer de comportement en fonction des exigences de l’environnement. A l’école, votre enfant va devoir passer d’une stratégie peu satisfaisante à une plus efficace.
  • La planification permet à votre enfant d’élaborer un plan d’action et de prévoir la série d’actions lui permettant d’atteindre le but visé. A l’école maternelle, l’enfant trouve surtout des stratégies par essaie/erreur. Puis à l’école élémentaire, il commence à résoudre des problèmes plus complexes et utiliser ses capacités de planification.
  • Enfin l’attention est notre capacité à mettre tous nos sens en éveil afin de capter les informations provenant de l’extérieur, et de les utiliser. Comme nous l’avons vu, le corps a une place importante dans l’attention. De bons appuis corporels permettent une attention plus soutenue. Quand l’attention est trop longue à tenir, se mettre en mouvement aide l’enfant à ensuite revenir sur la tâche en cours. Si vous voulez découvrir comment se construit l’attention chez l’enfant et l’importance de l’attention dans les apprentissages, nos articles vous attendent.

Ainsi un cerveau bien intégré entre les côtés droit et gauche et entre les parties supérieure et inférieur, aide l’enfant à prendre des décisions, à contrôler son corps et donc à réussir à l’école.

par Marion, psychomotricienne

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