Un taux d’encadrement différent
À la crèche, l’enfant est encadré par de nombreuses personnes. Il y a un adulte pour environ 5 à 6 enfants. Donc quand l’enfant exprime ses besoins, il peut avoir une réponse assez rapide puisque l’adulte est disponible pour lui répondre. Le taux d’encadrement de la crèche permet aux enfants de se sentir plus écoutés, entendus et mieux accompagnés dans leurs besoins.
En classe de Petite Section, l’enseignant est secondé par un ATSEM (Agent Territorial Spécialisé des Écoles Maternelles) qui l’aide dans la préparation de sa classe et dans l’encadrement des élèves. Néanmoins, enseignant et ATSEM doivent accompagner 25 à 30 élèves en moyenne et répondre à leurs demandes et leurs besoins. L’enfant doit donc attendre plus souvent ou plus longtemps qu’à la crèche pour voir ses demandes comblées. Quelques fois, il doit également renoncer à ses demandes car l’enseignant ne peut malheureusement pas y répondre. Si votre enfant a très envie de raconter à sa maîtresse son week-end mais que c’est le moment de réciter une comptine, il devra apprendre à patienter ou comprendre qu’il y a d’autres priorités.
Une différence de rythme
Le rythme de l’école est vraiment différent de celui de la crèche. Alors qu’à la crèche l’enfant pouvait jouer librement une grande partie de sa journée, à l’école cela n’est plus possible. Il passe de moments de jeux libres à des moments de travail « obligatoire ». Sans compter les temps de regroupement et d’écoute active. Ce rythme intense imposé peut être éprouvant pour lui, d’autant plus si l’enfant reste à l’école toute la journée.
Un découpage différent de la journée
A l’école, la journée est marquée par la grande coupure de la pause méridienne. Les temps de cantine et de sieste sont imposés à la différence de la crèche. Le temps de pause méridienne à l’école peut être mal vécu pour l’enfant. S’il reste déjeuner à la cantine, il peut trouver difficile de voir certains camarades rentrer chez eux. De plus, la cantine est un lieu que l’enfant n’apprécie généralement pas. Hors de la classe, peu connu et parfois bruyant, il peut être source d’angoisse pour lui. En ce qui concerne l’enfant qui déjeune à la maison, la coupure n’est pas toujours plus simple. Certains enfants peuvent vivre le retour à l’école l’après-midi comme une deuxième journée et une deuxième séparation…
Le temps de repos (ou sieste) est également un temps particulier pour l’enfant. Ressenti par la plupart des enfants comme une séparation, il génère chez eux une grande inquiétude et demande un véritable lâcher-prise de leur part. Ne soyez donc pas surpris si votre enfant, qui a l’habitude de faire la sieste, ne parvient pas à s’endormir en classe. A cet âge, les enfants ont beaucoup de difficultés à se repérer dans le temps et peuvent avoir l’impression que le matin et l’après-midi sont deux jours différents. Inversement, la matinée intense au niveau du rythme de l’enfant peut l’avoir épuisé, et votre enfant peut s’être endormi à l’école alors qu’il ne fait plus la sieste à la maison. Le rythme de l’école peut donc perturber le rythme naturel de votre enfant au début de sa scolarité.
Une nouveauté : le statut d’élève
Une grande différence s’ajoute encore entre ces deux établissements qui accueillent les enfants. D’un côté nous avons un mode de garde collectif et de l’autre nous avons un établissement de l’éducation nationale avec un programme imposé. Nous avons vu que le rythme scolaire peut s’avérer intense pour l’enfant mais à cela s’ajoute le statut d’élève que l’enfant découvre. Il s’agit désormais de faire son travail, s’impliquer, s’appliquer, participer, se concentrer… Autant d’attitudes attendues à l’école et que l’enfant peut découvrir pour la première fois. D’autre part, dès la petite section, votre enfant sera évalué sur les compétences vues et travaillées en classe et qui font partie du programme de l’éducation nationale. L’élève doit donc se mobiliser en classe, montrer son intérêt et ses compétences en développant son attention, sa concentration, sa motricité fine… Cette évaluation, imposée par l’éducation nationale, ne signifie pas que votre enfant devra cocher toutes les cases dès la petite section. Heureusement, les enseignants prennent en compte le rythme de chaque enfant et votre enfant aura toute la maternelle pour acquérir les compétences demandées. Néanmoins ces nouvelles demandes et attentes sont source d’énergie et peuvent fatiguer votre enfant dans les premières semaines.
Après une journée d’école, l’enfant est donc fatigué et a besoin de repos. Il a aussi besoin de retrouver son autonomie et de pouvoir prendre des décisions. Ce n’est pas le moment de lui demander de ranger sa chambre ! Proposez-lui plutôt un moment agréable, seul ou à deux : lecture d’histoire, jeux libres ou balade…
La crèche prépare-t-elle bien l’enfant à l’entrée en maternelle ?
Les fonctionnements de la crèche et de l’école sont très différents. Il est donc difficile de dire que la crèche prépare bien la rentrée scolaire. Ce décalage entre la crèche et l’école peut entraîner une incompréhension chez l’enfant à son entrée à l’école maternelle. Il peut se sentir incompris dans ses demandes, dans ses besoins (affectif, de jeux …) et ressentir une grande frustration. Celle-ci pourra s’exprimer par des pleurs ou des crises émotionnelles intenses.
La crèche est également perçue, à tort, comme un lieu de socialisation qui va permettre à l’enfant de s’intégrer plus facilement à l’école.
Que faire si la rentrée scolaire est trop difficile pour son enfant ?
Si votre enfant pleure beaucoup le soir, s’il refuse de dormir à l’école ou de manger à la cantine, si son sommeil est perturbé ou ses crises émotionnelles trop intenses… N’hésitez pas à prendre un rendez-vous avec l’enseignant pour adapter son rythme. Sa journée est peut-être trop soutenue pour lui au niveau émotionnel ou physique.
N’ignorez pas ses pleurs, il est important de les accompagner. N’oubliez pas de toujours accompagner votre enfant dans ses émotions et de chercher le besoin qui se cache derrière celles-ci.
Parfois, l’enfant peut se sentir perdu dans son nouveau rôle d’écolier. Des paroles rassurantes peuvent l’aider à trouver des repères. Dites-lui à quoi sert l’école, pourquoi il y va, ce que cela va lui apporter… En vous voyant serein et enthousiaste, par l’effet des neurones miroirs et par la confiance que vous accordez à son enseignant, votre enfant se sentira rassuré. Mais expliquez aussi qu’il est normal de ne pas y arriver dès le début, que cela va prendre un peu de temps mais que vous avez toute confiance dans le fait qu’il peut y arriver. Rassurez-le sur le fait que vous allez le suivre à son rythme, qu’il ne s’inquiète pas, etc. Parfois, il suffit de prendre un rendez-vous avec son professeur qui saura vous guider. Ou qui vous aidera à adapter son rythme de présence à l’école si cela peut l’aider à s’apaiser et à apprécier l’école !
Pour plus d’information, consultez Comment bien préparer la rentrée à l’école ? – Eveil & Conseil (eveiletconseil.fr)
