Le sommeil de bébé entre 3 et 12 mois

par Jeanne Ribierre, Psychologue
Le sommeil de bébé entre 3 et 12 mois est un sujet épineux pour beaucoup de parents. Endormissements interminables, pleurs, balade à rallonge, virée en voiture, bercements incessants, les parents sont créatifs lorsqu’il s’agit de faire dormir bébé. Mais toutes ces méthodes ne sont pas idéales et sont mises en place, par dépit, quand on est déjà à bout. Rassurez-vous, avec de bonnes pratiques, beaucoup de patience et de bienveillance, il est possible d’instaurer de belles nuits de sommeil chez tous les bébés !

Les réveils nocturnes

À partir de 3 mois, les réveils nocturnes sont toujours fréquents et banals. C’est l’incapacité à se rendormir seul qui peut être pathologique dans certains cas et pas avant 6 mois. Consultez notre article sur les insomnies de bébé pour en savoir plus.

Notez que les bébés, comme les enfants et les adultes, ont tous des réveils nocturnes, c’est ce qu’on appelle des micro-réveils. Ils surviennent, en général, à la fin d’un cycle de sommeil. Nous en profitons pour nous retourner, réajuster la couette ou notre oreiller. Puis, nous nous rendormons dans la foulée pour commencer le cycle suivant. Les réveils nocturnes sont donc incontournables.

Certains enfants parviendront à se rendormir seuls. Dans d’autres cas, il faudra apprendre à bébé à s’endormir seul pour qu’il n’ait pas besoin de l’adulte à chaque micro-réveil. Pour tous, cette compétence finira quoi qu’il en soit par être acquise entre 5 et 8 ans.

L’allongement du cycle de sommeil

À partir de 3 mois, le sommeil du bébé évolue et vous observez peut-être que ses nuits s’allongent. En effet les cycles de sommeil de bébé évoluent et passent progressivement d’un cycle à 2 phases à un cycle de 3 phases. La durée du cycle s’allonge aussi petit à petit. De 45 à 60 minutes à la naissance, elle passe à 70 minutes à 3 mois. Plus bébé va grandir, plus cette durée va augmenter pour rejoindre celle de l’adulte (90 minutes).

L’installation du rythme circadien

Le rythme circadien est ce qu’on appelle communément notre « horloge interne ». C’est l’intégration par notre organisme de la périodicité de 24 heures et l’alternance jour/nuit. Il se met en place vers 2 mois. Pour aider votre bébé à intégrer ce rythme, à partir de 6 semaines, vous pouvez créer un contraste fort entre le jour et la nuit. Par exemple, à partir de 20 heures, vous allez fermer les rideaux, baisser les lumières et parler à voix basse. Au contraire, dès 8 heures le matin, vous allez laisser la lumière entrer et parler normalement. Cela va aider votre enfant à comprendre cette nouvelle notion. La mise en place des premiers petits rituels peut également y aider: s’habiller le matin, se mettre en pyjama le soir, l’heure du bain…

Les principales causes d’endormissement difficile

Si les pleurs persistent lors du coucher, il faut s’assurer de plusieurs choses :

  • Est-ce que bébé a faim ?
  • Est-ce que bébé est au propre ? Une couche sale peut l’irriter et le gêner
  • Attention à ce que la température de la chambre ne soit pas trop élevée ni trop basse : idéalement entre 18° et 20°C.
  • Est-ce que bébé est assez rassuré, sécurisé ? Pour cela, ajustez le rituel de coucher.
  • Les pleurs peuvent aussi être le signe d’une grande fatigue. Il faudra songer à ajouter une sieste ou à coucher bébé plus tôt.
  • Lorsque les pleurs sont récurrents et qu’ils ne s’atténuent pas, il sera important d’écarter une cause organique: douleurs, troubles respiratoires, otites, RGO (reflux gastro-œsophagien), épilepsie,… Prenez donc rendez-vous avec votre pédiatre pour écarter tout cela.
  • Enfin, aux alentours de 8-9 mois, votre bébé peut vivre les premières angoisses de séparation, venant alors perturber son sommeil. Vous pouvez en lire plus sur le sommeil et les angoisses de séparation.

Un environnement propice à l’endormissement autonome

Le sommeil de bébé entre 3 et 12 mois sera nettement amélioré si l’environnement est propice au sommeil. Pour cela, évitez les bruits trop forts (télévision, …), ajustez la taille du lit et le modèle de lit selon les âges (lit à barreau, lit au sol, lit de grand, etc.). Autant que possible, couchez votre bébé dans le noir complet pour favoriser la sécrétion de l’hormone du sommeil. Enfin, il faut être vigilant sur certaines pratiques qui peuvent entraver le sommeil. Par exemple : exiger un temps de sommeil inadéquat, endormir votre enfant dans le canapé ou dans le lit des parents puis le déplacer, réveiller votre enfant pour un repas ou un change. Bébé a besoin d’une routine stable pour développer sa capacité d’endormissement seul.

Le sommeil de bébé entre 3 et 12 mois : apprendre à s’endormir seul

Nous l’avons vu, apprendre à s’endormir seul aidera grandement votre bébé pour pouvoir se rendormir seul en cas de réveil nocturne. Pour cela, voici quelques conseils :

  • Créez un rituel du coucher qui permet à votre enfant de se sentir suffisamment sécurisé pour toute la nuit
  • Évitez d’associer le coucher avec de la nourriture en endormant votre enfant au sein ou au biberon. Car s’il s’endort de cette façon, il va « conditionner » son sommeil ainsi et demandera tout naturellement à se rendormir de la même façon lors d’un micro-réveil.
  • Couchez votre enfant au bon moment. Pour cela, il est nécessaire de rythmer ses journées de façon identique
  • Mettez en place l’apprentissage de l’endormissement autonome. Il se fera par plusieurs étapes qui peuvent être assez longues. Il va également nécessiter l’accompagnement d’un adulte, cela représente donc un fort investissement de la part du parent mais qui sera ô combien important pour votre enfant.
  • Revenez bercer et câliner votre bébé s’il en a besoin, autant de fois que possible et posez-le à nouveau une fois calmé mais éveillé.
  • Évitez de le déplacer une fois endormi car cela risque de le perturber à son réveil et ne favorise pas l’endormissement autonome

Petit à petit, votre bébé va développer sa capacité à se calmer seul, en mettant sa main à la bouche par exemple, pour s’endormir ensuite. Ainsi, il va se créer sa propre stratégie d’endormissement autonome, qu’il utilisera à chaque fois qu’il en aura besoin.

Attention, cela ne veut pas dire que son sommeil ne sera plus jamais sans embûche. En effet, en matière de sommeil de l’enfant les choses ne sont pas linéaires. Il y a des régressions et des périodes qui peuvent être plus simples que d’autres. Cela ne remet pas pour autant en question tout ce que vous mettez en place pour accompagner votre enfant.

Le rituel d’endormissement

Sachez que votre enfant n’est pas complètement passif, il a de grandes capacités d’adaptation ! Le sommeil de bébé entre 3 et 12 mois va dépendre des habitudes d’endormissement. C’est donc dès la naissance que l’on peut commencer à mettre en place de bonnes habitudes liées au sommeil.

Pour cela, il est nécessaire que bébé ait fait le plein de sécurité affective pendant la journée mais surtout avant l’heure du coucher. Le rituel d’endormissement va donc permettre d’apaiser bébé et de lui apprendre en douceur le déroulé de la soirée qui se termine par la nuit. Pour les plus petits, ce rituel sera environ de 45 minutes et comprendra : repas, bain, histoires ou massages ou comptines, dernier câlin puis coucher. Plus l’enfant va grandir, plus le rituel va se raccourcir pour se limiter à 15 minutes environ. Le bain et le repas seront par la suite exclus du rituel qui se limitera alors aux étapes que l’on peut faire dans la chambre.

Ce rituel va aussi se personnaliser au fur et à mesure en fonction de vos préférences et de celles de votre bébé.  Pour tous les âges, n’hésitez pas aussi à verbaliser chaque étape et à expliquer que c’est l’heure de dormir et que vous vous retrouverez le lendemain. Votre bébé sera apaisé par le ton de votre voix et comprendra l’intention.

Le rituel d’endormissement peut également se faire en journée pour les siestes mais de manière plus rapide (environ 10 minutes). Il peut être différent de celui du soir. Cette routine rassure et permet à l’enfant d’anticiper les prochains couchers.

Une journée bien rythmée = un bon sommeil

Le rythme de la journée est très important et va conditionner le sommeil. Il est donc nécessaire de maintenir une certaine régularité pour les étapes clés de la journée (heure de repas et de coucher). Néanmoins, s’imposer des horaires fixes peut être un objectif soit réaliste, soit anxiogène pour le parent. Par ailleurs, votre enfant ne sera pas forcément fatigué tous les jours à la même heure exactement. Laissez-vous donc une certaine souplesse sans pour autant avoir un rythme différent chaque jour. Ce qu’il se passe le jour a un impact important sur la nuit de votre enfant.

Pour aller plus loin

Consultez tous nos articles sur le sommeil de bébé :

 

par Jeanne Ribierre, Psychologue

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