Pendant longtemps la période des huit mois de bébé a été mise en lien avec l’angoisse de séparation, la permanence de l’objet et la peur de l’étranger. Aujourd’hui nos connaissances s’affinent et les scientifiques de l’enfance se détournent de ces formulations. Mais au-delà de ces considérations, force est de constater que les bébés expriment un besoin particulier à cette période. Leur comportement change, les pleurs se font plus fréquents, notamment lors des temps de séparation. Alors, sommeil et angoisse de séparation, mythe ou réalité?

Voici quelques conseils pour apaiser bébé.

Le Sommeil autour de 8 mois

Votre bébé grandit, vos temps relationnels ont augmenté en parallèle de ses temps d’éveil. Tout au long de ses premiers mois vous avez répondu à ses besoins et ainsi vous êtes devenu sa personne spéciale, celle sur qui il peut vraiment compter de façon inconditionnelle.

Votre enfant a des besoins vitaux. Manger, boire, éliminer, se récréer, être confortable… et se sentir en sécurité. On parle alors de sécurité interne. Pour imager les choses, vous pouvez penser à la sécurité interne comme l’énergie de votre voiture. Quelle soit électrique ou essence, vous devez faire le plein régulièrement pour pouvoir rouler et partir découvrir de nouveaux espaces. Il en est de même pour votre bébé : il lui faut faire le plein de sécurité, auprès de vous, pour aller explorer son environnement.

Le sommeil est une exploration. Il demande un lâcher-prise pour accepter d’être seul et explorer son monde intérieur. Autour de huit mois on constate que le besoin de sécurité de bébé grandit, il peut alors avoir plus de mal à s’endormir. On comprend bien que, son éveil et ses capacités étant de plus en plus développés, ses besoins de faire le plein peuvent alors être plus intenses et plus fréquents.

Comment « faire le plein » ?

Pour faire le plein, votre bébé a besoin de temps de qualité avec vous. Ces temps s’organisent comme vous le souhaitez, avec des activités qui vous plaisent à tous les 2. Il est essentiel que vous passiez un temps aussi agréable que votre bébé pour être en phase. On peut imaginer un moment de jeu, un temps de massage ou soin corporel, une balade au parc ou dans le jardin, un câlin… Ce qui compte, c’est que ces moments arrivent plusieurs fois dans la journée. Le matin avant la séparation de la journée, en début d’après-midi avant la séparation de la sieste, le soir aux retrouvailles après la séparation de la journée et pour préparer celle du soir… Autant de moments qui permettront à votre bébé de recharger son réservoir affectif et faire le plein de sécurité interne.

Qu’est-ce qui le sécurise ?

Ce sont vos réponses et plus précisément la cohérence, la stabilité et la prévisibilité de vos réponses qui sont importantes.  Ainsi que votre sensibilité à ses besoins, votre disponibilité et votre accessibilité.

Parce que vous passerez des temps de qualité avec votre enfant, alors il aura la capacité de se séparer et allez dormir sereinement.

Chez tous les individus, le stress augmente le taux de cortisol. Cette hormone permet de lutter contre la fatigue afin de survivre et d’être prêt à fuir ou combattre un danger. On comprend bien alors que tout stress avant le sommeil sera néfaste pour l’endormissement de vote enfant. Et pour certains enfants, la séparation du coucher peut être inquiétante. En rendant cette séparation prévisible, par un rituel par exemple, votre enfant pourra anticiper la séparation et trouver des ressources internes pour être plus serein et s’endormir paisiblement.

Le rituel du coucher

Préparer la séparation

A cet âge il est important d’être vigilant aux moments de transitions et situations de séparation. Ne le prenez pas par surprise. Pensez à prévenir un peu à l’avance votre bébé, à le rassurer autant qu’il le faudra et à lui dire au revoir. Car qui dit au revoir dit retrouvailles !

A ce propos, vous pouvez consulter l’article S’attacher pour mieux se séparer.

Importance du rituel de coucher

Pendant cette période, le rituel mis en place au moment du coucher prendra toute son importance. Ce rituel est nécessaire car il rend l’heure du coucher prévisible et permet à votre enfant de se préparer à la séparation de la nuit. Il n’est pas nécessaire de prévoir un temps trop long. L’essentiel est que ce que vous mettrez en place se répète, soir après soir. Adaptez ce rituel à l’âge de votre enfant, à ses besoins, à vos envies et à votre vie de famille. Une tétée, un bain, un câlin, une histoire, une chanson douce… autant de petits bonheurs à partager avant de se quitter.

Prenez le temps de verbaliser la situation : « c’est bientôt l’heure de se coucher, papa et maman sont à côté et veillent sur toi, nous nous retrouvons tous demain matin ».

Pour permettre à votre enfant d’expérimenter l’endormissement autonome, pensez à quitter la pièce lorsqu’il est encore éveillé.

Réconfort et sentiment de sécurité

Le rythme et la régularité des journées sont essentiels. Pour cela il est important de coucher votre enfant à heures fixes pour la nuit et les siestes, et d’avoir des heures de repas relativement fixes elles aussi. Car ce qu’il se passe le jour a un impact important sur la nuit de votre enfant !

Par ailleurs, votre enfant a besoin de faire l’expérience de parents qui lui apportent une régularité, une continuité, une protection pour pouvoir s’abandonner au sommeil et accepter la séparation. Si vous êtes en vacances dans un lieu et avec des personnes que votre enfant ne connaît pas, redoublez de mots réconfortants et expliquez à votre enfant où il est et qui l’entoure ! Essayez de lui recréer un cocon réconfortant et familier. Et pensez à verbaliser qu’à la fin des vacances, vous rentrerez tous ensemble à la maison.

De même, si l’un des parents doit s’absenter plusieurs jours, pensez à parler du parent absent, de dire à votre enfant ce qu’il fait et qu’il reviendra. Bref, votre enfant est sensible à toutes les nouveautés dans sa journée alors préparez-le du mieux que vous pouvez quand c’est possible.

Tétine et doudou

S’il en a besoin, assurez-vous que votre enfant ait son doudou et/ou sa tétine à portée de main !

Vers l’âge de 8 mois, votre bébé va, très souvent mais pas toujours, investir un « doudou ». Ça peut être un objet doux comme une peluche, une couverture, un ruban, et il va y trouver un réconfort à se promener avec partout où il va ! En effet, ce doudou choisit, lui, ne se sépare pas de lui comme peuvent le faire ses parents… ce doudou est donc rassurant et va aider votre enfant à mieux gérer les séparations et à gagner en autonomie en apprenant à se rassurer seul. Les professionnels de la petite enfance parlent d’ « objet transitionnel » car il aide votre enfant à faire transition tout au long de la journée. Il lui apporte une sécurité intérieure et lui permet de penser au parent absent et d’attendre son retour sans être angoissé. Pensez alors à prendre doudou avec vous pour toutes les étapes importantes de la journée !

Mais peut-être votre enfant n’aura-t-il pas besoin de doudou. Observez-le. Sa façon de faire transition peut être en lien avec un objet ou un mouvement, avec ses doigts, ses cheveux… Chaque enfant est unique et trouve les ressources dont il a besoin.

La tétine, passé l’âge de 6 mois, ne sert plus à satisfaire un besoin de succion mais devient une habitude. Un peu comme un doudou, cette habitude va rassurer l’enfant et lui permettre de mieux gérer l’endormissement et la séparation. Là encore, rien d’obligatoire. Votre enfant saura vous faire comprendre s’il en a, ou non, besoin.

Vous pouvez consulter ces articles sur la tétine pour en savoir plus : Tétine: intérêts et enjeux entre 0 et 6 mois et Sevrage de la tétine : quand et comment s’en débarasser ?

Pour conclure,

Le sommeil de votre enfant est en construction et en cela, il peut être soumis à de nombreux changements au cours de ses premières années de vie. En avoir conscience permet bien souvent de mieux vivre les choses. Et surtout de comprendre ce que vit votre enfant et d’envisager plus sereinement la façon de l’accompagner dans ces étapes. Si toutefois vous vous sentez dépassé, n’hésitez pas à nous rejoindre en atelier afin d’échanger avec l’une de nos professionnelles.

par Natalia, infirmière puéricultrice

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Ne vous inquiétez pas.

Ce n’est pas l’âge mais bien l’acquisition des étapes qui comptent pour le bon développement de votre enfant !

Revenons à l’essentiel pour fortifier
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